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Le Canada sous-estime le nombre de décès liés aux grossesses et aux accouchements

Statistique Canada en recense 523, mais un rapport de l’OMS, de l’UNICEF et d’autres organismes estiment plutôt ce chiffre à 800, voire plus. Comment expliquer cet écart?

Pour Chantal Gauthier-Vaillancourt, sage-femme depuis 10 ans dans le comté dans la région de Plamondon et Lac La Biche, ce constat la désole, mais ne la surprend pas. Au cours de son expérience, elle affirme que le quart de ses naissances font l’objet de complications.

« Le problème, c’est le manque de soins prénataux dans les régions rurales. Si les soins existaient ou qu’ils étaient plus accessibles, on pourrait en éviter 60% des cas. »

– Chantal Gauthier-Vaillancourt, sage-femme

Cette condition, c’est celle de l’éclampsie, une complication grave qui affecte 6 à 8% des grossesses. La condition est liée à une pression artérielle très élevée qui peut engendrer la mort si elle n’est pas traitée assez tôt. Les soins prénataux, entre autres, peuvent aider à diagnostiquer la condition à temps.

L’hôpital de Lac La Biche n’échappe pas au fléau de la médecine en région rurale. L’hôpital est passé de 12 à 4 médecins en un an et demi et seule un d’entre eux peut offrir des soins obstétriques, ce qui n’empêche pas d’avoir des coupures de service. C’est sans compter les soins comme une césarienne, qui ne sont pas offerts non plus. En fait, seul l’hôpital de Cold Lake, à 90 minutes de route, est en mesure d’effectuer ces procédures dans la région.

Pour pallier au problème, Chantal Gauthier Vaillancourt espère que le gouvernement poursuivra ses efforts pour recruter des médecins. Le recrutement d’une, voire deux sages-femmes supplémentaires pourraient aussi alléger le rythme de travail, qui s’établit à une douzaine de naissance par mois.

Vincent Lavoie a rencontré la sage-femme Chantal Gauthier-Vaillancourt pour en parler: