Le ministère de la Santé albertain a publié ses statistiques préliminaires pour ses surdoses mortelles liées aux opioïdes. Bien que les chiffres soient encourageants, la crise de ces médicaments du marché noir persiste.
Un total de 1346 surdoses sont liées aux opioïdes pour 2022. C’est une baisse de 30% par rapport aux chiffres de 2021. Malgré cette bonne nouvelle, plusieurs organismes de lutte contre les drogues estiment que les chiffres demeurent très élevés.
Afin de dresser un portrait de la situation dans le Nord-est albertain, en dehors des grands centres, nous avons contacté Services de Santé Alberta ainsi que les détachements de la GRC situés à Lac La Biche, Saint-Paul et Fort McMurray. Seule la GRC de Lac La Biche nous a fourni des chiffres précis, soit de trois surdoses fatales qui ont nécessité leur intervention. La GRC de Wood Buffalo, située à Fort McMurray, a préféré ne pas communiquer ces chiffres, préférant mettre l’emphase sur leurs campagnes de sensibilisation dans les écoles. Services de santé Alberta et la GRC de Saint-Paul n’ont pas répondu à temps à nos demandes d’informations.
Selon le gouvernement albertain, plus de 70% des surdoses surviennent dans des résidences privées. Pour remédier au problème, des centres de consommation supervisée ont été implantés, principalement dans les grandes villes, mais les régions du nord, à l’exception de Grande Prairie, sont complètement dépourvues de ces centres. Le gouvernement a aussi lancé une application mobile dont le but est de contacter les services d’urgence dans le cas d’une surdose, pour une intervention suffisamment rapide pour sauver des vies.
Or, l’efficacité de l’application est remise en cause par sa faible utilisation; 3700 téléchargements pour 1100 utilisateurs; mais aussi dans les régions rurales et éloignées, où la connexion mobile peut parfois être inexistante et donc empêcher tout signal de détresse aux autorités. Le gouvernement refuse encore de dire si son approche a réellement fait une différence.
Pour l’instant, les chiffres pourraient être révisés, alors que certains cas sont réévalués pour déterminer si les opioïdes sont réellement la cause du décès.
Vincent Lavoie a discuté de la crise des opioïdes et de l’application mobile sur les ondes de l’émission matinale De bonne heure sur le piton: